La deuxième visite croisée, quand l'oasis devient un laboratoire : une réunion de partage des connaissances au Living Lab de Laghouat (Algérie)

Du 19 au 23 février 2025, le Living Lab de Laghouat a accueilli une visite croisée durant laquelle experts locaux et internationaux ont partagé leurs savoirs et expériences face aux défis climatiques et économiques contemporains. Pendant cinq jours, les participants ont exploré ensemble comment conjuguer techniques ancestrales et approches innovantes pour bâtir des systèmes agricoles résilients et durables.

La seconde visite croisée du projet NATAE a rassemblé une vingtaine d'experts venus du Maghreb et d'Europe : agriculteurs du LL de Laghouat et de Tizi Ouzou (Algérie), acteurs des laboratoires de réplication de l'Adrar (Mauritanie) et de Kébili (Tunisie), ainsi que des chercheurs du CREAD, de l’INAT (Tunisie) et de WUR (Pays-Bas).

L'association El Argoub, a organisé un programme structuré autour de trois enjeux majeurs :

  • la gestion de l'eau face à la sécheresse
  • la transformation et valorisation des productions
  • la co-construction des savoirs via les groupements collectifs

Les visites de terrain ont constitué la colonne vertébrale de ces échanges. Au cœur des jardins traditionnels, les participants ont analysé ensemble le système ancestral de "tour d'eau" via les séguias. Les agriculteurs locaux ont partagé leurs techniques de gestion collective de cette ressource rare, suscitant des comparaisons enrichissantes avec les pratiques tunisiennes et mauritaniennes. La visite du barrage souterrain inferoflux de Tadjmout, qui permet à la fois le captage des eaux de crues tout en évitant les pertes par évaporation, a amorcé des débats animés entre hydrogéologues, chercheurs et agriculteurs sur les infrastructures hydrauliques adaptées aux zones arides.

Dans les exploitations agricoles visitées, chaque participant a pu interroger, comparer et documenter les systèmes intégrés polyculture-élevage spécifiques au contexte oasien. Les agriculteurs mauritaniens ont partagé leurs pratiques d'adaptation à des conditions encore plus arides, tandis que les Tunisiens ont présenté leurs innovations en matière d'irrigation économe. Ces échanges directs sur le terrain ont permis d'identifier collectivement les facteurs de résilience des systèmes agricoles face aux bouleversements climatiques.

Les ateliers ont permis de décortiquer méthodiquement les observations de terrain. Un premier atelier dédié à la gestion de l'eau a confronté les techniques traditionnelles aux approches technologiques modernes. Les participants ont cartographié l'ensemble des solutions observées, évaluant leur transférabilité d'un territoire à l'autre.

Un second atelier centré sur les chaînes de valeur a disséqué les processus de transformation observés dans plusieurs unités de production. Les agriculteurs ont présenté leurs techniques de valorisation des sous-produits des dattes, de fabrication fromagère et d'apiculture, déclenchant des échanges techniques détaillés sur les procédés, les équipements, les coûts et les stratégies de commercialisation. Les circuits courts et l'e-commerce ont fait l'objet d'analyses comparatives entre les différentes régions représentées. L'atelier consacré à la co-construction des savoirs a particulièrement marqué les participants. L'association El Argoub a exposé son modèle organisationnel, suscitant une réflexion collective sur les structures coopératives comme leviers d'innovation agricole.

Ces différents échanges et débats ont permis de formaliser les apprentissages, d'identifier les pratiques transférables et apporter des expertises et des savoirs nouveaux. Ces moments d'intelligence collective ont recommandé de maintenir le réseau d'échange et de le pérenniser afin de créer une communauté transfrontalière d'innovation agricole adaptée aux défis climatiques des zones arides.

La dernière journée a été consacré à la découverte de l’Atlas Saharien et du Djebel Amour, révélant l'histoire millénaire de cette région où l'ingéniosité humaine a toujours su s'adapter aux contraintes environnementales. Le Ksar de Taouiala, ses jardins en terrasses et son système d’irrigation ainsi que les stations de gravures rupestres, dont la célèbre "éléphante protégeant son éléphanteau" d'El Ghicha, choisie par l'UNICEF comme symbole de la protection de l'enfance, témoignent de la profondeur temporelle des relations entre l'Homme et son environnement dans cette région.

Cette semaine d'immersion professionnelle a démontré que l'agriculture oasienne, loin d'être une relique du passé, constitue un modèle d'avenir où savoirs traditionnels et innovations techniques s'allient pour façonner des systèmes agricoles résilients et durables.

Mise à jour des activités du Living Lab de Skoura

L'équipe de l'ENAM a récemment accueilli deux étudiants en master de l'Université de Wageningen dans le cadre du projet NATAE. L'un des étudiants, Luigi Lugaresi, a travaillé sur les aspects techniques et l'expérimentation de l'association du fenugrec, une plante aromatique et médicinale, avec les oliviers à Skoura. L'autre étudiante, Fay De Beer, s'est concentrée sur l'étude et la réalisation d'enquêtes auprès d'agriculteurs et d'agricultrices, à l'intérieur et à l'extérieur des coopératives du laboratoire vivant de Skoura. Pour son travail, elle devait organiser un groupe de discussion avec les femmes de la coopérative Safirat Al Aachab. Safa Aatig, qui fait partie de l'équipe de l'ENAM, a donc organisé cette session et a participé en tant qu'animatrice, facilitatrice et traductrice au groupe de discussion. L'objectif était de recueillir les idées des femmes sur leur vision du développement futur de la coopérative et sur les techniques qu'elles jugent nécessaires pour faire de cette vision une réalité.

Le 1er mars 2025 à Skoura M'daz, les membres de la coopérative Safirat Al Aachab ont partagé leur vision de l'avenir dans le cadre d'une discussion de groupe. En 2035, les trois membres participants ont pour objectif de cultiver 100% de leurs matières premières, contre 70% actuellement achetées à l'extérieur. Cela comprend également l'expansion de la culture de plantes médicinales et aromatiques telles que le safran, la lavande et l'origan, qu'ils ont commencée en 2024 et 2025.

Les membres de la coopérative ont souligné leur volonté de maintenir la structure petite et soudée de la coopérative et ne veulent pas admettre de nouveaux membres. Ils envisagent de cultiver environ 10 hectares d'ici 2035 avec des terres en propriété et en location et de se concentrer sur des pratiques durables telles que l'irrigation au goutte-à-goutte. En outre, ils se sont montrés intéressés par l'obtention de la certification ONSSA, qui les aiderait à demander des subventions gouvernementales et à améliorer leurs produits. Cependant, ils continuent de réaffirmer leur engagement à réinvestir tous les bénéfices dans la coopérative et à ne pas en tirer de revenus personnels.

RIAM organise un webinaire sur le Système Participatif de Garantie (SPG)

webinaire 13fev
megaphone logo

Historique, objectifs, outils, fonctionnement, témoignages d'agriculteurs, Témoignages de consommateurs.

Le RIAM (Réseau d'Initiatives Agroécologiques au Maroc) organise un webinaire sur le Système Participatif de Garantie (SPG) dans le cadre du projet NATAE, financé par l'Union Européenne et dirigé par le Ministère de l'Agriculture. Participatif de Garantie (SPG) dans le cadre du projet NATAE, financé par l'Union européenne et dirigé par le CIHEAM IAMM. CIHEAM IAMM. Cette initiative vise à connecter les acteurs de l'agroécologie et de la transition écologique au Maroc. au Maroc.

Compte tenu des défis agricoles auxquels sont confrontés le Maroc et l'Afrique du Nord en raison du changement climatique et de la dépendance à l'égard des importations de denrées alimentaires l'agroécologie présente une solution viable pour la durabilité et la résilience.

Depuis 2018, le RIAM développe le Label "Système participatif de garantie" avec le soutien des partenaires institutionnels et de la société civile. de partenaires institutionnels et de la société civile. Actuellement, une soixantaine d'exploitations agricoles à Rabat-Salé-Kénitra, Marrakech et Casablanca sont certifiées dans le cadre de ce système, qui promeut l'assurance qualité locale locale par la participation active des parties prenantes, la confiance, la mise en réseau et l'échange de connaissances.

Ce webinaire guidera les agriculteurs dans le processus de mise en œuvre du GSP Agroécologie Maroc, une approche participative afin de conduire une transition inclusive vers des pratiques agricoles durables tout en assurant la viabilité économique.

PROGRAME

  • Présentation de l'historique du GSP
  • Présentation des objectifs et des outils
    du GSP
  • Témoignages d'agriculteurs et de
    consommateurs

13 FÉVRIER 2025

10:00 - 12:30 (CET)

Lancement de visites croisées en Tunisie avec le laboratoire vivant Siliana - El Krib (INAT)

of cross-visits in Tunisia with the Siliana - El Krib living laboratory

Du 25 au 28 janvier, 20 agriculteurs, chercheurs et acteurs du développement de Tunisie, du Maroc, d'Algérie, de France et des Pays-Bas se sont réunis en Tunisie pour la première visite croisée organisée dans le cadre du projet NATAE. Parmi les participants figuraient des représentants des laboratoires de Laghouat, Tizi Ouzou et Sétif (Algérie), et Boulmane (Maroc), ainsi que des chercheurs de la WUR et de l'IAMM.

Avec le soutien de l'INAT (Institut National Agronomique de Tunisie), les participants ont pu se rendre dans le gouvernorat de Siliana, délégation d'El Krib, au nord-ouest du pays, pour rencontrer les acteurs impliqués dans la transition agroécologique de leur territoire et discuter avec eux de trois enjeux majeurs dans cette zone céréalière : (i) la fertilité des sols, (ii) l'intégration des légumineuses dans les systèmes céréaliers, (iii) l'accès à l'information et à la vulgarisation agricole.

Le programme comprenait des visites de fermes, une visite de la station d'expérimentation de l'INGC (Institut National des Grandes Cultures) et des ateliers de restitution. Ces journées ont été riches en partage d'expériences et de connaissances et ont permis de mettre en lumière des pratiques agroécologiques pertinentes pour améliorer la sécurité et la souveraineté alimentaire des pays d'Afrique du Nord dans le contexte du changement climatique.

  • (i) Les discussions sur la fertilité des sols ont mis en évidence une réelle prise de conscience de la part de toutes les parties prenantes de l'importance des sols pour le rendement des cultures et la durabilité du système et, par conséquent, de la nécessité de les préserver de la dégradation et de l'érosion. Pour ce faire, le laboratoire vivant de Siliana - El Krib a mis en œuvre plusieurs pratiques, telles que le semis direct en combinaison avec la rotation des cultures.
  • (ii) La question de l'intégration des légumineuses dans les systèmes céréaliers a permis aux agriculteurs des pays voisins de découvrir les associations fourragères et leurs avantages à différents niveaux (rendement, prix, valeur nutritionnelle, etc.). La rotation légumineuses/céréales a également été reconnue pour sa capacité à améliorer la fertilité des sols et les rendements des cultures tout en réduisant les besoins en engrais azotés.
  • (iii) La vulgarisation agricole a été reconnue par tous comme l'une des principales conditions pour diffuser les pratiques agroécologiques et encourager leur adoption par les agriculteurs. La vulgarisation agricole peut s'appuyer sur différentes méthodes, telles que la création de fermes pilotes (comme des laboratoires vivants) ou le partage d'informations entre pairs, comme dans le cas du programme "Farmer Leaders" développé par l'INGC au cours des 5 dernières années.

Cette visite était la première des 4 visites croisées prévues en 2025, qui visent à favoriser les échanges entre les laboratoires vivants et les laboratoires de réplication mis en place dans les pays d'intervention du projet, afin que les agriculteurs, les chercheurs et les acteurs du développement puissent s'inspirer des actions et des pratiques agroécologiques qui y sont développées, et partager leur propre expérience. Ces visites sont également l'occasion de créer de nouvelles synergies entre les acteurs impliqués dans la transition agroécologique en Afrique du Nord. Prochain rendez-vous : du 20 au 23 février en Algérie pour partir à la rencontre des acteurs du laboratoire vivant de Laghouat, en système agricole oasien.

NATAE Cross Visit - Tunisia
NATAE Cross Visit
NATAE Cross Visit 2

APPEL À CANDIDATURES - École internationale de terrain

Call for Applications - International Fied School

L'Institut national agronomique de Tunisie (INAT) invite les étudiants en agronomie, en économie rurale et en sociologie à un stage pratique à Kebili, en Tunisie, dans le cadre du projet NATAE. Ouvert aux étudiants en dernière année d'études d'ingénieur et de master des pays membres de NATAE, il s'agit d'une occasion unique de rencontrer des experts de l'agroécologie et de l'industrie. (https://www.iamm.ciheam.org/fr/project/natae/).

Objectifs de l'école de terrain

Encadrée par des chercheurs de l'INAT, des partenaires de NATAE et des acteurs socio-économiques locaux, cette école de terrain a pour objectif de réaliser un diagnostic territorial des oasis de Kebili. Les participants analyseront les dynamiques agricoles, économiques et sociales locales, en mettant l'accent sur le développement durable et la transition agroécologique.

Par le biais d'enquêtes, d'échanges avec les parties prenantes et d'analyses spatiales, les étudiants acquerront une expérience pratique sur le terrain, contribueront à la compréhension des écosystèmes oasiens et proposeront des plans d'action en vue d'une transition agroécologique réussie.

 

Détails pratiques :

Quand : Du 12 au 19 avril 2025
Où ? Kebili
Ce qui est couvert : Transport local en Tunisie, hébergement et repas liés à la participation à l'événement.
l'école.
Ce qui n'est pas couvert : Transport international, dépenses personnelles.

 

Critères d'éligibilité :

- Être étudiant en dernière année du cycle d'ingénieur ou en master dans l'un des pays suivants
pays membres du projet NATAE (https://www.iamm.ciheam.org/fr/project/natae/).
- Avoir un intérêt marqué pour les thèmes liés à l'agroécologie et au développement durable.
- Maîtrise du français.

Comment postuler

Les candidats intéressés doivent soumettre :
- Un CV à jour
- Une lettre de motivation expliquant votre intérêt pour l'école de terrain et vos aspirations professionnelles.
- S'engager à participer à l'ensemble de l'école de terrain.

Date limite de dépôt des candidatures
Les candidatures doivent être envoyées au plus tard le 15 février 2025 par courrier électronique à l'adresse suivante :
saoussen.ayadi@inat.ucar.tn
Les demandes incomplètes ou reçues après cette date ne seront pas prises en considération.

La sélection
Les candidats retenus seront contactés par courrier électronique avant le 10 mars 2025.
Pour plus d'informations, contactez-nous à l'adresse suivante saoussen.ayadi@inat.ucar.tn
Nous attendons vos candidatures avec impatience !

La journée de lancement de la NATAE au Living Lab d'El Krib marque une étape importante pour l'agroécologie en Tunisie

Natae Field kick-off day

Le Living Lab d'El Krib dans le district de Siliana, en Tunisie, a marqué le début de la saison agricole 2024-25 avec une journée de lancement sur le terrain le 24 octobre 2024 dans le cadre du projet NATAE. Soutenu par l'Initiative de recherche du CGIAR sur l'agroécologie et accueilli par l'ICARDA en collaboration avec l'INGC, l'INAT et les parties prenantes locales, l'événement a rassemblé 54 participants, dont des agriculteurs, des chercheurs, des agents de vulgarisation et des ONG, avec une participation féminine remarquable de 50%.

L'initiative s'aligne sur les objectifs plus larges de NATAE visant à étendre les pratiques agroécologiques à toute l'Afrique du Nord par le biais de ses sept laboratoires vivants situés dans cinq pays (Algérie, Égypte, Mauritanie, Maroc et Tunisie), en abordant des défis à multiples facettes aux niveaux économique, environnemental, social et politique. L'un des principaux objectifs de cet événement était de recueillir les commentaires des agriculteurs sur les pratiques agroécologiques conçues en commun et identifiées sur le site du laboratoire vivant d'El Krib, afin de les affiner et d'orienter la feuille de route de recherche du laboratoire vivant au cours des phases suivantes du projet.

Les quatre pratiques agroécologiques ont été conçues conjointement dans le cadre du projet NATAE, principalement en réponse aux défis rencontrés dans le laboratoire vivant d'El Krib, tels que la pauvreté des sols, l'irrégularité des précipitations et l'érosion des sols, compte tenu du climat semi-aride, et de la vulnérabilité du système agricole local qui tourne autour de l'élevage de céréales et de bétail.

  1. Semis direct + rotation des cultures (céréales/légumineuses)
  2. Cultures intercalaires (mélanges de fourrages) + intégration du bétail
  3. Mélanges fourragers + bétail + réduction des intrants chimiques
  4. Semis direct + rotation des cultures + élevage

La journée de lancement sur le terrain a été une expérience interactive, mettant l'accent sur la cocréation et l'échange de connaissances entre les différents participants. Les agriculteurs ont participé à des discussions, donné leur avis sur les pratiques proposées et assisté à une simulation de pluie montrant les avantages de l'agriculture sans labour pour la rétention de l'eau et la conservation des sols.

Pour en savoir plus : Libérer l'agroécologie en Tunisie : les points forts de la journée de lancement de la NATAE sur le terrain

Webinare Medae: Quelles sont les perspectives de soutien au déploiement de l’agroécologie dans les politiques publiques en Afrique du Nord?

Webinar

MEDAE mettra en place un webinaire qui présentera les résultats d’une analyse transversale des politiques publiques en Afrique du Nord ainsi qu’un examen de la place de l’agroécologie dans les conventions internationales, et étudiera dans quelles mesures ces politiques offrent un cadre favorable ou défavorable à la transition agroécologique. Un temps de discussion permettra d’échanger autour des perspectives d’appui à l’agroécologie et des moyens pour favoriser la transition agroécologique en Afrique du Nord.

Programme (CET)

14:00 - Accueil
14:05 - Présentation du réseau MEDAE (MEDiterranean multiactor network on AgroEcology).
Marion Comptour, Coordinatrice du réseau MEDAE - Association CARI

- 14:20 - Discussion
- 14:30 - L'agroécologie dans les politiques publiques nationales des pays d'Afrique du Nord.
Rita Jalkh, post-doctorante et chef de projet NATAE- CIHEAM IAMM 

- 15:00 - La place de l'agroécologie dans les pratiques paysannes : le cas de l'Algérie.
Adel Moulai, chercheur et coordinateur de projet - Association El-Argoub

- 15:20 - Les conventions internationales comme leviers possibles pour une meilleure intégration de l'agroécologie dans les politiques publiques nationales.
Manon Albagnac, chargée du suivi de la Convention des Nations Unies sur la lutte contre la désertification - Association CARI

- 15:35 - Discussion
- 16:00 - Fin du webinaire

L'inscription est obligatoire, alors inscrivez-vous dès maintenant ici

Plus d’informations à venir sur  https://www.medae-agroecology.eu

Atelier : Déploiement d'approches de laboratoires vivants en Afrique pour une agriculture durable

presentation board with notes and planning


Buts et objectifs de l'atelier

Dans le prolongement du webinaire " Agroecology Living Labs in Africa ", au cours duquel les quatre projets du programme Horizon Europe Farm to Fork PrAEctiCE, CANALLS, CIRAWA et NATAE ont partagé leurs perspectives sur le développement des Living Labs à travers l'Afrique, un atelier hors ligne a été coorganisé lors des Open Living Lab Days 2024 à Timișoara, en Roumanie. L'événement d'une heure et demie a réuni dans une table ronde des participants qui étaient soit impliqués dans un cadre de Living Lab (GDA SIDI Amor, Tunisie ou Basaksehir Living-Lab, Turquie), soit intéressés par l'approche Living Lab (Digital4Planet) et en particulier au sein de la recherche et de la vulgarisation agricoles (Acta, France)

L'objectif de cet atelier était de faciliter l'échange de connaissances et d'expériences entre les Living Labs de systèmes alimentaires établis et à venir dans toute l'Afrique et d'approfondir les opportunités et les défis qui se présentent lorsque des projets internationaux mettent en place et gèrent des Living Labs en Afrique.

Table ronde et messages de conclusion

La table ronde s'est articulée autour des questions suivantes :

  • Comment faire converger les besoins en matière de recherche et d'innovation des communautés locales et des scientifiques (internationaux) ?
  • Comment collecter scientifiquement des données à partir des laboratoires vivants en rendant la tâche facile et simple pour les praticiens des laboratoires vivants ?
  • Comment aborder les différences de compréhension, de communication, de style de travail, de langue et de culture ?
  • Comment favoriser l'appropriation à long terme du Living Lab dans un agroécosystème aux moyens financiers limités ?

Les points suivants ont été soulignés tout au long de la discussion et semblent essentiels à la réussite de l'approche Living Lab :

  • Analyse des besoins : le démarrage d'un Living Lab passe par l'identification et l'analyse des défis, des besoins et des objectifs locaux des acteurs impliqués dans le Living Lab, afin de lancer et de mener des recherches et des actions pertinentes.
  • L'enracinement et la confiance : Les laboratoires vivants dépendent de la participation soutenue des acteurs impliqués. Il est donc essentiel que les équipes de recherche et d'action ancrées dans le contexte local établissent des liens personnels, de la confiance et de bonnes relations de travail.
  • Formation des animateurs/chercheurs locaux, etc. : Compte tenu de ce qui précède, il est donc nécessaire que les projets internationaux investissent du temps et des ressources dans l'autonomisation des chercheurs et des animateurs locaux, afin de soutenir le travail des laboratoires vivants même après la fin des projets financés par des sources extérieures.
  • Démontrer les avantages, les meilleures pratiques, responsabiliser les pionniers : Pour motiver la participation aux laboratoires vivants et créer de la valeur pour les participants, il a été souligné qu'il était important de faire remonter les résultats en démontrant les meilleures pratiques et le travail des pionniers.
  • Visites croisées - collaboration entre pairs/sud-sud : L'importance des échanges horizontaux et entre pairs a également été soulignée en ce qui concerne l'apprentissage et la durabilité du Living Lab au-delà du calendrier des projets financés par l'extérieur.

Brèves informations sur les projets apparentés                         

PrAEctiQuE vise à faciliter la transition agroécologique des agriculteurs d'Afrique de l'Est en leur fournissant un nouvel outil d'aide à la décision (OAD) qui comprend un ensemble d'indicateurs agroécologiques. L'outil d'aide à la décision est conçu pour permettre aux agriculteurs de prendre des décisions éclairées susceptibles d'améliorer leurs pratiques agroécologiques. Pour valider l'efficacité de cet outil, PrAEctiCe a mis en place trois pilotes de démonstration (laboratoires vivants) au Kenya, en Ouganda et en Tanzanie. Les données générées par ces pilotes seront utilisées pour valider le DST.

CIRAWA En utilisant quatre approches agroécologiques clés, le projet vise à démontrer comment travailler avec la nature peut améliorer la santé des écosystèmes et la biodiversité tout en améliorant les moyens de subsistance locaux et la résilience au climat.

CANALLS vise à favoriser les transitions agroécologiques dans les zones tropicales humides d'Afrique centrale et orientale par l'intermédiaire de laboratoires vivants d'agroécologie (LVA) transdisciplinaires et multi-acteurs, et à fournir des solutions agroécologiques holistiques qui répondent aux défis des systèmes alimentaires locaux.

NATAE utilise une approche transdisciplinaire de laboratoire vivant pour identifier, tester et mettre à l'échelle des combinaisons de pratiques agroécologiques adaptées avec les parties prenantes locales dans six laboratoires vivants reflétant la diversité des zones agroécologiques en Afrique du Nord. Les agriculteurs et les pratiques agroécologiques à l'échelle de l'exploitation sont le point de départ des laboratoires vivants de NATAE, qui opèrent au niveau de la communauté pour permettre des dialogues et des activités entre les principales parties prenantes nécessaires à une transition agroécologique.

Figure 1 : Image de l'affiche A0. Les résultats de la discussion ont été structurés à l'aide d'un poster A0 avec une matrice représentant les activités clés pour l'engagement des parties prenantes (informer, consulter, impliquer et collaborer) sous forme de lignes et les phases clés du cycle de vie d'un Living Lab (planification/conception, mise en œuvre et évaluation) sous forme de colonnes. Les participants ont noté les éléments importants, les solutions et les exemples d'activités qui peuvent être développés à chaque étape sur la base de leur expérience.

Développement de combinaisons de pratiques agroécologiques prometteuses dans le Living Lab semi-aride et montagneux de Skoura M'Daz, Boulemane, Maroc (Skoura-MA)

landscape of a village, with mountains in the background

Un diagnostic territorial approfondi et les activités de lancement officiel du Living Lab en 2023 ont permis d'acquérir de riches connaissances sur les potentiels et les défis d'une transition agroécologique dans le Living Lab Skoura-MA. Sur la base de ces enseignements, les chercheurs ont proposé un premier ensemble de pratiques agroécologiques (PEA) à explorer dans le Living Lab et à discuter plus en détail avec les agriculteurs : 1) l'association d'oliviers et de plantes médicinales et aromatiques (PMA), 2) l'irrigation traditionnelle par gravité et les options d'amélioration, 3) l'irrigation au goutte-à-goutte, 4) l'utilisation de fumier, et 5) l'utilisation de résidus de taille d'arbres broyés.

Trois discussions avec des groupes d'agriculteurs ont eu lieu en février 2024, réunissant respectivement huit femmes de la coopérative locale de transformation MAP, quatre et six agriculteurs. Les agriculteurs ont échangé sur les avantages et les inconvénients des PEA proposés et ont ensuite été invités à évaluer ces PEA dans le cadre d'une activité d'évaluation individuelle. L'idée est que des combinaisons appropriées de PEA peuvent augmenter les effets positifs et minimiser les effets négatifs des pratiques individuelles de manière synergique.

Figure 1 : Une discussion de groupe a été organisée avec les femmes de la coopérative locale de transformation MAP dans leur atelier.

Les préoccupations des agriculteurs portaient notamment sur l'effet des pratiques sur l'utilisation de l'eau, le développement et le rendement des cultures, la fertilité et l'érosion des sols, le développement des ravageurs et des maladies, ainsi que sur les contraintes de mise en œuvre concernant les exigences en matière d'équipement (par exemple, déchiqueteuses de bois, équipement de transformation pour le MAP) et d'infrastructure (par exemple, bassins de stockage de l'eau).

Figure 2 : Un tableau à feuilles mobiles à deux colonnes a été utilisé pour résumer la discussion sur les avantages et les inconvénients des pratiques agroécologiques.

Les préoccupations des agriculteurs ont été prises en compte par le conseil représentatif le 20th Le conseil d'administration du Living Lab s'est réuni en février 2024 et a rassemblé 9 parties prenantes, dont des agriculteurs et des membres de coopératives, des représentants d'institutions régionales et provinciales de gouvernance agricole, des élus municipaux et des chercheurs de l'École nationale d'agriculture de Meknès. Les membres représentatifs du conseil d'administration ont exploré des activités prometteuses au niveau du Living Lab qui pourraient contribuer à répondre aux préoccupations des agriculteurs, telles que la formation et l'organisation des agriculteurs.

Les prochaines étapes du laboratoire vivant visent à mettre en place des parcelles d'expérimentation initiales dans les exploitations agricoles afin d'explorer les effets des combinaisons prometteuses de PEA et d'organiser des écoles de terrain pour les agriculteurs afin de faciliter l'échange de connaissances entre les agriculteurs et les chercheurs.

Figure 3 : Vue sur la ville de Skoura M'Daz et l'environnement montagneux qui l'entoure

Explorer les synergies avec d'autres projets

synergies

Le 13 mai 2024, une réunion a été organisée en ligne pour explorer les possibilités de collaboration entre le LandNet du projet ResAlliance (https://www.resalliance.eu), et le réseau MEDAE développé dans le cadre du projet NATAE (Natae - Transition nord-africaine vers l'agroécologie (natae-agroecology.eu). Les deux projets sont financés par l'Union européenne. Ils partagent dans une large mesure une vision et des préoccupations similaires (agroécologie et résilience des paysages dans un contexte de changement climatique) et se concentrent tous deux sur la région méditerranéenne. Gavriil Xanthopoulos de l'Organisation agricole hellénique DIMITRA, représentant LandNet, Marion Comptour de l'association CARI, au nom du projet NATAE, et Dario Pollicino de l'Union internationale pour la conservation de la nature (UICN), qui est un partenaire associé aux deux projets.

Après une discussion fructueuse sur les approches des deux projets et de leurs réseaux, il a été convenu de maintenir le contact, de faire connaître chacun des deux réseaux aux membres de l'autre, de rechercher des possibilités d'échanges d'idées et d'informations, et d'explorer la possibilité d'activités futures communes.